L’amour aveugle de Zoé pour Blaise : l’avertissement ignoré d’une mère
« Zoé, je t’en prie, écoute-moi ! » La voix de ma mère résonnait dans la pièce, pleine d’une inquiétude que je ne voulais pas entendre. Elle se tenait là, les bras croisés, son regard perçant cherchant à percer le voile de mon entêtement. « Blaise n’est pas celui que tu crois. Il n’en veut qu’à ton appartement. » Je soupirai, exaspérée par ses mises en garde incessantes. « Maman, tu ne le connais pas comme moi. Il m’aime pour qui je suis, pas pour ce que je possède. » Mais au fond de moi, une petite voix chuchotait des doutes que je refusais d’écouter.
Tout avait commencé un après-midi pluvieux à Paris. Je m’étais réfugiée dans un petit café du Marais pour échapper à l’averse. C’est là que je l’ai vu pour la première fois. Blaise était assis à une table près de la fenêtre, un livre à la main et un sourire en coin qui illuminait son visage. Mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine. Je n’étais pas connue pour ma beauté, mais il y avait quelque chose dans son regard qui m’avait fait sentir spéciale.
Nous avons commencé à nous fréquenter peu après cette rencontre fortuite. Chaque rendez-vous avec lui était comme un rêve éveillé. Il me faisait rire, me comprenait comme personne d’autre et semblait sincèrement intéressé par ma vie. Pourtant, ma mère n’avait jamais été convaincue. Elle avait toujours essayé de me présenter à des hommes qu’elle jugeait « appropriés », mais aucun ne m’avait jamais fait ressentir ce que Blaise me faisait ressentir.
Un soir, alors que nous étions blottis sur le canapé de mon appartement, Blaise m’a demandé si je pensais un jour vendre cet endroit. Sa question m’a prise au dépourvu. « Pourquoi voudrais-je vendre ? » avais-je répondu en riant nerveusement. Il avait haussé les épaules, prétendant que c’était juste une curiosité innocente. Mais cette question avait planté une graine de doute dans mon esprit.
Les semaines passèrent et les avertissements de ma mère devinrent plus pressants. Elle avait entendu des rumeurs sur Blaise, des histoires qui le peignaient sous un jour peu flatteur. « Il a déjà fait ça avant, Zoé, » m’avait-elle dit avec gravité. « Il s’attache à des femmes pour leur argent ou leur propriété. » J’avais secoué la tête, refusant de croire que l’homme que j’aimais pouvait être aussi calculateur.
Cependant, les signes étaient là, si évidents maintenant que je les revisite avec le recul. Blaise évitait de parler de son passé, changeait de sujet dès que je posais des questions sur sa famille ou son travail. Il semblait toujours avoir besoin d’argent pour une raison ou une autre, et bien que je ne sois pas riche, il savait que j’avais hérité cet appartement de ma grand-mère.
Un jour, alors que nous étions en train de dîner chez moi, ma mère est arrivée à l’improviste. Elle a insisté pour parler à Blaise en privé. Je les ai laissés seuls dans le salon, le cœur battant la chamade. Quand ils sont revenus, Blaise semblait furieux et ma mère avait l’air plus déterminée que jamais. « Zoé, » dit-elle doucement mais fermement, « tu dois ouvrir les yeux. » Blaise a claqué la porte derrière lui sans un mot.
Cette nuit-là, j’ai pleuré comme jamais auparavant. Mon cœur était déchiré entre l’amour que je ressentais pour Blaise et la loyauté envers ma mère qui n’avait jamais cessé de veiller sur moi. Les jours suivants furent un tourbillon d’émotions contradictoires. Blaise m’évitait et je ne savais plus quoi penser.
Finalement, la vérité éclata au grand jour lorsque j’ai découvert des messages sur son téléphone qui confirmaient les pires craintes de ma mère. Il parlait à un ami de ses plans pour convaincre « la fille avec l’appartement » de vendre et partager les bénéfices avec lui. Mon monde s’est écroulé.
J’ai confronté Blaise avec ces preuves et il n’a pas nié. Au lieu de cela, il a essayé de me manipuler encore une fois avec des promesses vides et des excuses pathétiques. Mais cette fois-ci, j’étais prête à écouter ma raison plutôt que mon cœur.
Je l’ai quitté ce jour-là, le cœur lourd mais résolu à ne plus jamais ignorer les avertissements de ceux qui m’aiment vraiment. Ma mère m’a prise dans ses bras et m’a dit que tout irait bien avec le temps.
Aujourd’hui, alors que je regarde par la fenêtre de cet appartement qui a failli être le prix de mon aveuglement amoureux, je me demande : pourquoi est-il si difficile d’écouter ceux qui nous aiment vraiment ? Peut-être parce que l’amour rend sourd aux vérités les plus évidentes.