Seule avec ma belle-fille enceinte : le plan secret de Dylan et Mélissa

« Tu ne comprends pas, maman, c’est temporaire. » La voix de Dylan résonne encore dans ma tête, froide, distante, alors qu’il boucle sa valise dans l’entrée. Mélissa, assise sur le canapé, caresse son ventre arrondi, les yeux baissés. Je sens la colère monter en moi, mêlée à une tristesse profonde. Depuis des mois, je paie leurs factures, je fais les courses, je gère tout. Et maintenant, il part pour un soi-disant « déplacement professionnel » à Lyon, me laissant seule avec sa femme enceinte.

Je me souviens du premier jour où Dylan m’a présenté Mélissa. Elle venait de Limoges, timide mais souriante, une étudiante brillante venue à Bordeaux pour ses études. Je l’ai accueillie comme ma propre fille. Mais aujourd’hui, je ne reconnais plus ni l’un ni l’autre.

Le soir même du départ de Dylan, je surprends une conversation téléphonique entre Mélissa et une amie :

— Tu crois qu’elle va tenir longtemps ? demande la voix à l’autre bout du fil.
— Elle n’a pas le choix, répond Mélissa d’un ton las. Tant que Dylan n’a pas trouvé mieux…

Je reste figée derrière la porte. Mon cœur bat la chamade. Trouver mieux ? Mieux que quoi ? Que moi ? Que notre maison ?

Les jours passent. Mélissa ne fait rien : elle dort tard, laisse traîner ses affaires partout, ne propose jamais d’aider. Je me sens prisonnière dans ma propre maison. Un matin, alors que je prépare le petit-déjeuner, elle entre dans la cuisine sans un mot et s’installe à table.

— Tu pourrais au moins mettre la table, dis-je d’une voix tremblante.
— Je suis fatiguée, Françoise. Tu sais bien que ce n’est pas facile d’être enceinte.

Je serre les dents. Je me sens coupable de lui en vouloir, mais je n’en peux plus. Le soir venu, je décide de fouiller dans leurs papiers. Je découvre alors des relevés bancaires cachés dans un tiroir : Dylan a vidé une partie de ses économies sur un compte commun avec Mélissa, puis tout a disparu en quelques semaines. Où est passé cet argent ?

Le lendemain, je confronte Mélissa :

— Où est passé l’argent du compte ?

Elle me regarde droit dans les yeux, sans ciller.

— On a eu des frais imprévus. Et puis… c’est notre argent.

Sa froideur me glace le sang. Je comprends alors qu’ils ont tout prévu : profiter de ma gentillesse jusqu’à ce que je craque ou qu’ils trouvent mieux ailleurs.

Je décide d’appeler Dylan à Lyon. Il répond à peine à mes questions, élude, s’énerve même :

— Arrête de t’inquiéter pour tout ! Mélissa a besoin de toi en ce moment.

Mais qui pense à moi ? Qui se soucie de ma fatigue, de mes angoisses ?

Un soir d’orage, alors que Mélissa regarde la télévision sans un mot pour moi, je craque. Je m’effondre dans la cuisine et éclate en sanglots. J’ai l’impression d’être trahie par mon propre fils.

Le lendemain matin, je prends une décision radicale : je convoque Mélissa dans le salon.

— Écoute-moi bien. Je t’ai accueillie ici parce que tu fais partie de la famille. Mais je ne suis pas ta servante. À partir d’aujourd’hui, tu participes à la vie de la maison ou tu pars.

Elle me regarde avec un mélange de surprise et de colère.

— Tu n’as pas le droit ! Je porte ton petit-fils !

— Justement. Je veux que cet enfant grandisse dans une famille honnête.

Le ton monte. Mélissa finit par claquer la porte de sa chambre. Je tremble encore mais je sens une force nouvelle en moi.

Quelques jours plus tard, Dylan rentre plus tôt que prévu. Il trouve une maison changée : Mélissa fait la vaisselle, range ses affaires. Il me lance un regard noir.

— Qu’est-ce que tu lui as dit ?

Je le fixe droit dans les yeux :

— J’ai dit la vérité. Que je ne me laisserai plus manipuler par personne.

Un silence lourd s’installe. Dylan baisse les yeux. Pour la première fois depuis longtemps, je sens qu’il comprend la gravité de la situation.

Le soir même, il vient s’asseoir près de moi sur le canapé.

— Maman… Je suis désolé. On était perdus… On ne savait plus comment s’en sortir.

Je prends sa main dans la mienne. Les larmes me montent aux yeux.

— On aurait pu en parler au lieu de me mentir…

Mélissa nous rejoint alors, visiblement émue elle aussi.

— Je suis désolée Françoise… J’avais peur de tout perdre.

Nous restons là, tous les trois, silencieux mais réunis pour la première fois depuis des mois.

Aujourd’hui encore, je me demande : jusqu’où peut-on aller par amour pour sa famille ? Est-ce qu’on doit tout accepter sous prétexte qu’on est mère ? Qu’auriez-vous fait à ma place ?